Je suis quelqu’un qui pense beaucoup. Je suis dans ma tête! J’ai une tonne d’idées, des bonnes et des mauvaises. J’élimine les mauvaises assez rapidement et je garde les bonnes, évidemment. Après une bonne séance de réflexion, quelques calculs, une planification sommaire, j’énonce souvent mes idées à voix haute… et c’est à ce moment que je me rends compte qu’elles ne sont pas nécessairement bonnes aux yeux de tous.
Lorsque j’ai annoncé à ma copine que j’allais monter l’équivalent de l’Everest sur mon vélo de montagne, elle m’a regardé avec les yeux remplis d’incompréhension : pourquoi tu veux faire ça? La réponse était simple : parce que j’ai le goût.
La planification fut assez minimale et la préparation, aucunement spécifique. Je l’avais dans ma tête et c’est ce que j’allais faire. J’allais essayer de le faire et rien ne pouvait réellement m’en empêcher. Pour moi c’était une bonne idée, pour la majorité de mon entourage c’était un plan de cabochon.
C’est un peu le même principe pour chaque personne qui se lance un défi ou qui veut réaliser un plan de cabochon. C’est souvent ce qui nous motive le plus! C’est ce qui prend toute la place dans notre tête et ça ne sortira pas de là tant que ce ne sera pas accompli. Certains projets sont des coups de tête, d’autres peuvent être matière à cogitation pendant plusieurs années.
Plus on attend, plus c’est excitant et plus on est fier de l’avoir réussi. Accomplir quelque chose qui nous trotte dans l’esprit depuis longtemps est très, très satisfaisant.
En participant à des courses de vélo par étapes, je suis souvent en contact avec ce type de réalisation. L’été dernier, alors que je prenais part à la TransRockies Classic, j’ai vu la plupart des participants éclater en sanglots une fois la ligne d’arrivée franchie. Cette course mythique n’avait pas eu lieu depuis bientôt 10 ans. C’était un objectif inatteignable pour plusieurs. Une course de vélo de montagne de 7 jours cumulant plus de 600 km à travers les Rocheuses, ça peut trotter dans la tête un bon moment. Un projet de cabochon qui se réalise est toujours satisfaisant, et probablement plus mémorable que n’importe quel autre événement auquel vous pouvez participer.
Tout le monde a son niveau de «cabochonitude». Il est important d’oser et de repousser nos limites. C’est comme ça qu’on devient plus fort. Lorsqu’on reste dans notre zone de confort, on n’atteint jamais le niveau supérieur. Il faut d’abord évaluer si le défi est réalisable avant de s’y lancer tête première. La préparation ou la confiance en ses moyens sont de bons points de départ pour réussir votre plan de cabochon. Après y avoir bien réfléchi, vous n’avez qu’à l’énoncer à voix haute et une bonne partie du chemin sera déjà faite. Ne restera plus qu’à le réaliser.