Entre l’effort fourni par le corps et celui que produisent les pneus sur la route, il existe une myriade de manières de perdre au change.
La friction de l’air est de loin la plus vorace des mangeuses de watts. Réduire au minimum la surface que constitue votre corps est donc une priorité (dans la mesure où cela n’affecte pas la qualité de votre mouvement de pédalage, puisque vous perdrez alors de la puissance à la source, ce qui n’est guère plus avantageux, en plus d’augmenter votre risque de blessures).
Il existe ensuite d’autres manières de rescaper quelques watts ici et là : améliorer sa forme (soit la qualité du geste lorsqu’on pédale), l’aérodynamisme du cadre, des roues, du casque et des vêtements (attachez-moi cette veste qui flotte au vent!), choisir un cadre avec un minimum de flexion latérale, des chaussures aux semelles les plus rigides possible, des pneus dont la gomme est efficace… puis on peut ensuite se munir de l’attirail de roulements à billes de céramique et de galets de dérailleurs surdimensionnés pour compléter le tableau.
Mais les plus gros galets du monde ne viendront pas racheter les quelque 10 watts perdus dans la friction additionnelle que subit une chaîne négligée et sale.
Lavée et aussi bien lubrifiée
Ça peut paraître énorme, mais la recherche sur le sujet a été effectuée avec soin. Et elle est concluante.
Jason Smith analyse depuis plusieurs années les effets de la saleté sur les chaînes de vélo. Son entreprise, Friction Facts, a même été achetée par CeramicSpeed après que Smith eut dépensé environ 70 000 $ de sa poche pour développer un système de mesure qui lui permet d’évaluer les pertes encourues par l’utilisation de différents lubrifiants sur les chaînes.
Avec CeramicSpeed, il a développé la UFO Drip, le revêtement le plus performant en la matière. Mais aussi le plus coûteux, et qui nécessite un soin presque maniaque.
Si on se fie à sa charte, toutefois, on constate que les lubrifiants «secs» sont généralement plus performants, puisqu’ils ne favorisent pas l’accumulation de résidus comme le font d’autres huiles synthétiques. Mais pas nécessairement non plus. Voici le tableau de Smith concernant les lubrifiants :
L’air de rien, près de 10 watts, sur une sortie de 120 bornes, c’est énorme. En comparaison, un galet surdimensionné promet une économie de 2 à 4 watts.
Nettoyage en règle
Il faut donc garder une chaîne propre et convenablement lubrifiée, à l’aide d’un produit qui n’accumule pas trop rapidement la saleté.
Pour nettoyer, on vous conseille d’abord de dégraisser au maximum la surface de la chaîne, les pignons et les plateaux avec une brosse et un dégraisseur. Préférablement biodégradable. Puis vous rincez à l’eau.
Ensuite, il faut vous assurer que la saleté incrustée dans la chaîne est elle aussi évacuée du portrait. Pour cela, un outil comme la X-3 Dirty Chain Machine de Muc-Off est idéal : ses brosses pénètrent dans les petits interstices et délogent la saleté.
Puis, rincez avec un jet d’eau puissant. Si vous faites passer la chaîne dans un linge propre et qu’il est ensuite taché, recommencez jusqu’à ce que l’opération se solde dans la plus totale propreté du tissu.
Séchez bien toute la transmission avec un linge propre. Puis, appliquez le lubrifiant goutte par goutte sur chaque maille. Faites tourner la chaîne quelques secondes et retirez l’excédent avec un linge sec. Faites ensuite passer la chaîne sur tous les pignons et les plateaux pour éviter qu’ils s’oxydent.
Non seulement cela améliorera vos performances sans que vous ayez à fournir le moindre effort supplémentaire, mais l’opération vous permettra de prolonger l’espérance de vie de ces pièces. D’ailleurs, n’oubliez pas de vérifier régulièrement l’usure de votre chaîne, car des mailles en fin de vie vous boufferont aussi de précieux watts.