Tirer profit de la saison hivernale pour perdre du poids est judicieux, mais nécessite un effort constant.
Le danger est de vouloir trop en faire, trop rapidement, d’y aller de manière brouillonne et irréfléchie, en alternant entre les excès et la privation extrême plutôt qu’en procédant de façon structurée.
D’où l’importance de suivre les judicieux conseils d’une experte en la matière comme Alexandra Lavoie, qui se spécialise en nutrition sportive.
Ne pas s’affamer
Souvent, si on se fie à des conseils de pros, on voudra se coucher le ventre vide, et passer de longues journées en s’alimentant très peu. C’est toutefois une manière de faire qui risque de nous rendre non seulement misérable, mais de provoquer un effet de rebond.
«Ce n’est pas une bonne idée de s’empêcher de manger quand on a très faim ou de se coucher affamé en croyant qu’on maigrit en faisant ça», affirme la nutritionniste. En effet, les études montrent que, les jours suivant une telle privation, on risque fort d’attaquer le frigo et de manger à l’excès, ingérant alors plus encore que les calories perdues précédemment.
«On peut plutôt perdre du poids en réduisant les portions aux repas, en intégrant des collations complètes à la diète et en ayant des apports en protéines adéquats et surtout bien répartis dans la journée», propose la nutritionniste.
«Aussi, précise-t-elle, ajouter à sa diète des grains céréaliers entiers et beaucoup de légumes pour augmenter l’apport en fibres va contribuer à la satiété.»
Et puis, il faut manger lentement, et régulièrement. Idéalement toutes les trois heures.
«Ce sont des trucs qui permettent d’éviter la surcompensation alimentaire et de ressentir une faim normale à l’heure des repas.»
Attention aux fringales de récup’
«Il faut bien se nourrir pour refaire le plein après les entraînements, nous dit la nutritionniste sportive, mais attention de ne pas trop manger. C’est facile de trop ingérer de calories à ce moment où on a parfois très faim.»
On veut toutefois nourrir nos muscles pour améliorer la récupération et refaire les réserves de glycogène après l’entraînement. En période de perte de poids, cela nécessite de 10 à 20 grammes de protéines, et de 30 à 60 grammes de glucides (c’est un ratio de 1:3). «Si on n’est plus en situation de perte de poids, on visera plutôt 0,25 à 0,30 g de protéines par kilo, et de 1 à 1,2 g de glucides par kilo.»
Attention, donc, à l’effet récompense d’après l’effort qui donne parfois lieu à des excès. «Si vous mangez de manière constante pendant la journée, vous aurez moins tendance à exagérer après l’entraînement», indique l’experte.
Les bonnes mesures et le journal alimentaire
Avant de se lancer dans une entreprise de perte de poids, mieux vaut s’assurer d’être bien suivi.
Une nutritionniste comme Alexandra vous pèsera en faisant un test de composition corporelle à l’aide d’une balance impédancemètre, qui permet de calculer le taux de graisse dans le corps.
En étant accompagné par un professionnel dans votre démarche, vous pourrez donc vous assurer que c’est bien du gras que vous vous débarrassez au cours de l’hiver, mais sans non plus descendre sous une certaine limite où votre santé serait mise en péril.
«Ensuite, à l’aide d’un journal alimentaire, on peut fixer des objectifs et faire un suivi très serré.»
Parce qu’il n’est pas non plus question d’aller réduire sa masse musculaire ou de mettre à mal son système immunitaire. L’équilibre dans la perte de poids est parfois précaire; mieux vaut faire preuve de prudence.
Soyez patients
«De manière réaliste, on ne peut pas espérer perdre plus d’une ou deux livres de gras par semaine», expose Alexandra Lavoie. Il faut donc prévoir à l’avance si on compte perdre du poids, et non pas essayer de faire ça en vitesse.
Comme les compétitions sont encore loin devant, l’hiver est donc la période idéale pour entreprendre un régime de perte de poids stable, sans affecter négativement sa santé.
Il n’y a pas de secret : il faut réduire l’apport calorique. Mais pour éviter les dérives, il est nécessaire de couper un peu, juste assez pour que le déficit finisse par faire son œuvre avec le temps, sans amputer la forme.
Vous pouvez joindre Alexandra Lavoie à [email protected].