Manger confiné

Manger confiné

Le monde entier est en pause. L’économie est perturbée, les voyages sont annulés et les projets printaniers, évaporés... Le temps, qui semblait toujours manquer, prend une nouvelle amplitude. Jamais nous n’avons été aussi unis dans la solitude de nos maisons. On s’estime chanceux de pouvoir continuer à vivre au ralenti, dans le moment présent, alors que certains vivent davantage d’incertitude et de détresse.

Alors que les évènements des dernières semaines sont venus chambouler nos horaires réglés au quart de tour, nous révisons nos objectifs et entrevoyons les aventures à vélo qui arriveront en même temps que la chaleur de l’été (on l’espère). Résilient et optimiste, l’humain fait des virages à 180 degrés et continue d’avancer, même dans l’adversité. Comme l’écrivait Fred Pellerin, «c’est dans la noirceur que la lumière est belle». Muni de notre base d’entraînement, entre le salon et la cuisine, on tente de recréer notre Cartel. On enfile notre bib en pensant à Bruno qui nous rappelle sans cesse que les watts, ce n’est jamais gratuit…

Avec ce nouveau mode de vie, peut-être un peu plus sédentaire, on peut manquer de motivation pour bien manger et surtout pour maintenir nos objectifs, qui allient performance et saine alimentation. Mais alors qu’on se plaignait de manquer de temps, cette excuse ne tient plus la route. C’est donc l’occasion de faire preuve d’imagination, de mettre la main à la pâte et d’utiliser ce qu’on a chez soi pour aiguiser nos compétences culinaires.

Comme dans n’importe quel domaine, certains mythes viennent brouiller nos choix. Parfois, on ne sait plus qui croire. Bien qu’on parle beaucoup de système immunitaire actuellement, il faut savoir qu’aucun aliment ne pourra agir comme traitement contre le coronavirus ni ne nous permettra d’être «immunisé». Les aliments magiques, les superaliments, les suppléments, les champignons chers et les pilules ne sont pas des munitions contre les maladies.

Pour garder le moral, continuer de bien manger et optimiser nos entraînements à l’intérieur, vaut mieux tenter d’améliorer nos habitudes alimentaires en général en intégrant un ou deux éléments clés.

1. La routine

On n’aime pas la routine, mais lorsqu’elle est bousculée, on peut se sentir un peu perdu. La meilleure façon de continuer à bien s’alimenter est de suivre une routine alimentaire, et ce même lorsque nous sommes confinés à la maison. Oui, il est tentant de fréquenter souvent notre garde-manger, mais ce grignotage répété risque de remplacer les repas de qualité, essentiels au maintien d’un bon niveau d’énergie tout au long de la journée. Essayez de garder un horaire stable en mangeant trois repas par jour, à intervalles de 3 ou 4 heures. Il est normal qu’en bougeant moins votre appétit soit diminué, mais ce n’est pas une raison pour sauter un repas. Pensez plutôt à réduire vos portions en vous assurant un certain équilibre entre les protéines, les produits céréaliers, les fruits et les légumes. Si vous planifiez des entraînements intérieurs, assurez-vous d’avoir pris une collation ou un repas soutenant pour avoir suffisamment d’énergie.

2. Les favoris

Les fruits et légumes sont remplis de vitamines et minéraux essentiels, d’eau et de fibres alimentaires. L’objectif est d’en ajouter à tous nos repas et collations pour maintenir un bon niveau d’énergie ainsi qu’un sentiment de satiété durable. En plus d’aider à différentes fonctions métaboliques, ils nous permettent de rester en bonne santé. On les recommande depuis TOUJOURS, alors ce n’est pas le moment de les laisser tomber en les troquant contre des croustilles ou autres gâteries du garde-manger. Les gens qui consomment suffisamment de fruits et légumes (au moins 5 portions par jour) ont généralement une meilleure santé globale. Pensez à choisir des options congelées pour limiter vos déplacements à l’épicerie et à en ajouter à vos collations. Transformez vos légumes moches en soupe ou en potage pour une portion de plus avant vos repas. Les smoothies sont aussi une bonne façon de consommer une dose de fruits le matin ou après un entraînement de vélo.

3. Collations

Si vous avez plus de temps libre, c’est une belle occasion d’essayer de nouvelles recettes, mais aussi de réaliser qu’il n’est pas essentiel de se nourrir de barres ou de gels pour sportifs en tout temps, même si on continue l’entraînement. Vous pouvez créer vous-mêmes un paquet de petites collations sportives en seulement quelques étapes simples. En prime, elles seront un peu plus santé, moins chères et surtout moins emballées – donc meilleures pour l’environnement. Voici mes recettes préférées pour remplacer vos classiques.

Options du commerce Options maison

Gels ou jujubes

Fruits séchés (mangues, canneberges, abricots)

Compote de pomme maison

Banane

Boisson sportive

Thé glacé maison + sirop d’érable + pincée de sel

Limonade maison (citron, eau, miel) + sel

Barres tendres

Galettes de Madame Labriski

Boules d’énergie maison

«Rice cakes» – (ma préférée ici)

4. L’hydratation

Même si vous êtes à la maison, ne négligez pas votre hydratation. Assurez-vous d’avoir en tout temps un verre d’eau à portée de la main et d’en boire au moins 1,5 l par jour. Il peut être facile de tomber dans le piège de la machine à café à proximité, mais l’eau demeure la meilleure option pour se désaltérer. La déshydratation peut entraîner un faux sentiment de faim, un mal de tête constant, un manque d’énergie et même des crampes musculaires à l’effort. Si vous trouvez votre eau ennuyeuse, ajoutez-y des tranches d’agrumes ou des petits fruits. La tisane peut aussi vous permettre d’atteindre la quantité d’eau requise par jour, en plus de vous réchauffer les jours de grisaille.

5. L’imperfection

Actuellement, nous vivons tous du stress à des degrés différents, que nous gérons selon nos moyens, nos expériences et notre tempérament. Si la seule vue des nouveaux talents culinaires du Québec vous emplit d’anxiété, ne vous mettez pas trop de pression. Personne ne vous demande d’être parfait, ni de modifier l’ensemble de vos habitudes alimentaires en l’espace de quelques jours. Présentement, réduire les sources de stress est un objectif beaucoup plus important que réussir son pain maison. Cela peut passer par une bonne alimentation, certes, mais également par des activités qui nous permettent de l’évacuer, que ce soit le vélo ou le tricot. Se recentrer sur l’essentiel, c’est savourer les aliments, simplement, sans trop de flafla – l’alimentation intuitive prend encore plus de sens en cette période où on perd nos repères. C’est aussi se satisfaire de recettes simples mais goûteuses et, pourquoi pas, de plats qui sentent le réconfort et sont gorgés de bons souvenirs.

Miser sur le moment présent et repenser nos objectifs aussi bien que nos priorités, c’est aussi ça la santé. C’est lorsqu’on est capable de prendre soin de soi-même qu’on peut faire preuve de compassion et de charité.

Un coup de pédale à la fois, parce que la Terre continue de tourner, on ne peut que se dire que ça va bien aller.

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