Cirer sa chaîne, c’est pas sorcier

Cirer sa chaîne, c’est pas sorcier

En quelques années, la cire est devenue l’enduit de choix pour les cyclistes en quête d’alternatives pour les lubrifiants traditionnels, tant chez les professionnels que les amateurs.

On explore cette nouvelle pratique, on vous expose ses avantages et on déboulonne quelques mythes concernant la prétendue complexité de ce lubrifiant « nouvelle vague ».

Divulgâcheur : ça demande un peu d’ouvrage, mais vu les bénéfices, c’est vraiment pas si compliqué que ça.

Pourquoi la cire plutôt que l’huile?

On peut faire une liste rapide des avantages liés à l’utilisation de la cire plutôt que de l’huile :

  • C’est plus facile à nettoyer et la chaîne ne retient plus tous les résidus de la route.
  • À moins de rouler dans des conditions dégueulasses, on n’a presque plus besoin de laver sa chaîne.
  • La durabilité de la chaîne est décuplée en raison de cette propreté, donc cela en réduit l’usure.
  • Moins de détérioration = moins de friction = quelques watts gratis.

Anatomie d’une chaîne de vélo (cirée ou pas)

Pour expliquer plus en détail les avantages liés à cette pratique, il faut examiner l’anatomie d’une chaîne de vélo.

Sur les côtés, des plaques sont maintenues ensemble grâce à des rivets. Sur ces rivets enfilés des cylindres. Ce sont eux qui entrent en contact avec les dents du système d’entraînement (plateaux, pignons, galets) et qui tournent sur le rivet afin d’assurer un mouvement fluide et efficace.

Malheureusement, l’huile (et en particulier les huiles dites sèches, ou dry) ont tendance à permettre à la saleté de la route de s’agglomérer sur la chaîne et à l’y faire entrer dans les interstices entre le rivet et le cylindre. Cela a pour effet de réduire l’efficacité du roulement des cylindres sur les rivets et, en raison de la présente de saleté, d’en accélérer l’usure.

À l’inverse, la cire (chaude ou liquide en bouteille) pénètre à l’intérieur des cylindres, retient beaucoup moins les résidus routiers (ou la poussière sur la gravelle, ou même dans les sentiers), tandis que le film qui y sèche en surface améliore la fluidité du mouvement dans l’engrenage.

On obtient donc un système moins salissant, plus durable et plus performant, puisqu’en réduisant la friction, on épargne quelques précieux watts.

ATTENTION CHAÎNE NEUVE!

Les pires lubrifiants sont ceux que l’on retrouve sur les chaînes neuves. Leur fonction est principalement de préserver la chaîne, donc d’en empêcher la corrosion lorsqu’elle est entreposée, parfois dans des conditions moins qu’idéales, et ce pendant des années.

Ce lubrifiant extrêmement gommeux recueille les saletés comme un aimant à sable et à poussière, ce qui endommage toutes les pièces de l’engrenage, à commencer par la chaîne elle-même.

Il faut donc ABSOLUMENT nettoyer cette chaîne, soit avec des produits dédiés, soit avec des solvants, soit en utilisant des additifs que l’on ajoute à la cire chaude et qui dissolvent et éloignent le lubrifiant d’origine.

Sans quoi, la cire ne pénètre pas dans les interstices et la saleté continue de s’accumuler.

(NOTEZ : vous pouvez acheter des chaînes neuves déjà nettoyées et enduites d’une première cire, pour vous éviter cette étape)

Le mythe de l’entretien difficile

La durée d’une cire chaude est d’environ 500km. Toutefois, si on passe un linge de microfibre sur sa chaîne après chaque utilisation, on peut entretenir cette cire de base avec une cire liquide.

On peut même uniquement utiliser cette dernière plutôt que d’opter pour la cire chaude.

Il est cependant important de l’appliquer plusieurs heures avant l’utilisation pour lui donner le temps de sécher. (Idéalement, la veille)

Cirer chez soi

Tout le monde n’est pas équipé pour faire son cirage à chaud à la maison.

Le processus est cependant assez simple et il se vend des systèmes domestiques qui sont particulièrement efficaces.

Le lavage de la chaîne entre deux cires est simple : on la place dans une casserole d’eau chaude pour en retirer les restes de cire et les quelques saletés. On l’essuie pour enlever l’excédent d’eau, puis on fait tremper la chaîne dans la cire fondue. On la bouge un peu pour s’assurer d’une pénétration complète. Puis on la retire et on la laisse sécher. Une heure ou deux suffisent avant de pouvoir reposer la chaîne sur le vélo grâce au « mailles patentes » qui facilitent l’opération.

Faire durer sa cire

La cire pour les chaînes de vélo est déjà doublée d’additifs qui en améliorent les performances. Le plus souvent, il s’agit de tungstène. On peut aussi ajouter d’autres additifs au mélange pour en allonger la durée de vie ou la rendre plus performante pour des événements spéciaux, lorsque c’est la vitesse et l’efficacité qui priment avant la durabilité.

En bref, on vous mentirait si on vous disait que c’est beaucoup plus simple que d’enduire sa chaîne d’huile une fois de temps en temps. Et il est vrai qu’après avoir roulé dans l’eau, il est généralement préférable de refaire une cire. Mais somme toute, comme les nettoyages sont moins fréquents, que les performances sont convaincantes et que la durée de vie des chaînes est démultipliée, le cirage comporte plus d’avantages que d’inconvénients. Il faut seulement être un peu plus prévoyant.

Retour au blogue