
L'hiver de force par David Desjardins
La saison s’achève et c’est déjà le temps de songer à la prochaine.
Prochain voyage, prochain vélo.
Mais ça débute avec un bilan. Un amas de données, fait de kilomètres parcourus, de courbes de puissance, de distances et d’heures hebdomadaires moyennes. Chaque année, je prends le temps d’étaler ces chiffres sur l’écran et de faire l’inventaire de mes souvenirs. C’est pour mieux réfléchir à ce qui m’attend l’an prochain et à comment m’y préparer.
Si l’été est, pour moi, une saison des plaisirs et des sorties interminables, l’hiver est un moment de réflexion, de travail et d’affûtage. C’est le temps de faire la mise au point du moteur.
Depuis que je ne fais plus de course, je m’entraîne un peu stupidement pendant la belle saison. Trop de FOMO, donc pas assez de jours de repos. Trop d’intensité, pas suffisamment de sorties où j’y vais mollo.
Tout ça rime avec autre chose que performance. Et ça me va plutôt bien.
En même temps, je sais que la forme que je bâtis pendant l’hiver, de manière beaucoup plus organisée, est l’outil qui me permet de profiter aussi intensément de l’été.
Les années d’entraînement intérieur et extérieur s’accumulent comme les intérêts composés de mon REER. Chaque année, je deviens exponentiellement plus riche de connaissances à propos de mes capacités physiques et mentales, à force de reprendre le travail qui consiste à repousser mes limites, surtout pendant l’hiver. C’est là que je peux me concentrer essentiellement sur les données, sans distraction.
L’été, les cyclistes comme nous sont comme des junkies qui ne pensent qu’à leur prochain fix. Mais l’hiver n’est pas une prison qui nous oblige au sevrage. C’est le moment de reprendre nos esprits, de mettre des chiffres et des dates sur nos objectifs. Le vélo sur les rouleaux, on cherchera à améliorer sa meilleure minute, son FTP ou sa capacité Vo2Max, par que ce sont autant d’outils essentiels pour rouler longtemps, pour sprinter contre ses amis et aligner les sorties difficiles.
La saison se termine. C’est le temps de penser à la prochaine. De faire un plan. De mettre un voyage, un événement ou simplement une sortie monstrueuse à son agenda et de s’armer de la forme qu’il faudra. Le plaisir passe par la discipline. Refaire les mêmes gestes, les mêmes efforts, pour qu’ils ne soient plus une contrainte, mais des fondations solides pour l’été à venir. Et tous ceux qui suivront.