La pilosité du cycliste amateur est une question sans cesse débattue, si bien qu’entre les motifs valables et les histoires que l’on se raconte pour se convaincre d’adopter l’un ou l’autre des camps (jambes rasées ou pas), la vérité fout le camp.
Voici donc 6 raisons invoquées pour se raser les jambes et ce qu’il en reste une fois qu’on en a analysé les fondements.
C’est pour le massage
Effectivement, pour les professionnels qui profitent -chanceuses et chanceux- de traitements réguliers de massothérapie, la jambe dépoilée représente un avantage indéniable. Le thérapeute ne tire pas sur les poils, ces derniers ne forment pas une couche huileuse désagréable après le massage et l’ensemble de l’expérience en est améliorée. Mais qui, parmi vous, se fait masser plusieurs fois par semaine?
C’est pour les blessures
Vrai : une plaie sur une jambe rasée est beaucoup plus facile à nettoyer. L’absence de follicules améliore la guérison et permet d’éviter les risques d’infection. Mais vous, vous tombez à quelle fréquence?
C’est plus aéro
Vrai. Testé. Incontestable. Si le port de la moustache ou de la barbe n’ont aucune incidence sur la traînée aérodynamique du cycliste, les jambes rasées représentent une amélioration notable, tel que scrupuleusement testé en soufflerie. Les économies d’énergie sont même impressionnantes : autour 4 à 5 watts à 30 km/h et près 15 watts à 45 km/h. Des bénéfices rapidement annulés si vous portez des vêtements trop amples, une veste ouverte ou si vous ne cultivez pas votre souplesse pour maintenir une position aérodynamique.
C’est plus beau
Ahhhhh, enfin, on arrive aux vraies raisons : celles qui n’ont rien de scientifique, pas une once d’objectivité, qui ne sont rien d’autre qu’une affaire de goût. Parce que la vérité est que vous travaillez dur à sculpter ce mollet et cette cuisse admirablement galbée. Et c’est vrai, ils sont superbes. Lissées, voire même huilées si cela vous chante, elles deviennent un poème, une ode à votre sport, une célébration de vos efforts.
C’est une déclaration
En vous rasant les jambes, vous indiquez que le cyclisme est une chose importante pour vous. Peu importe votre niveau, vous signifiez par ce geste que vous prenez la chose au sérieux, que le vélo occupe une place prépondérante dans votre vie. Ce n’est pas rien. Et c’est pas mal plus sérieux que de porter un maillot d’équipe pro. Là, vous incarnez votre révérence pour le sport, dans toute sa tradition et sa grandeur, en faisant un geste que peu de cyclistes mâles adoptent.
C’est un rituel identitaire
Les choses ont bien changé et il n’est plus question de regarder d’un œil accusateur le cycliste qui néglige sa pilosité ou qui a tout simplement de ne pas adopter ce que d’aucuns considèrent comme une mode, un style, un genre qu’on se donne. Il n’en demeure pas moins que de se raser les jambes et un moyen de dire que l’on appartient à un groupe de cyclistes sérieux, amoureux du sport, célébrant la beauté du corps qu’ils et elles façonnent jour après jour, symbole d’efforts et d’affection partagés afin d’aller toujours un peu plus vite, un peu plus loin, parfois seul, ou accompagné. Bref, c’est un signe qui permet d’indiquer qu’on fait partie de la gang.