En cette période festive marquée par l’abondance, où les soupers arrosés se bousculent au rythme de la neige qui tombe, les excès mettent à mal notre sommeil, notre entraînement, notre estomac… mais aussi, parfois, notre anxiété. Certains craignent en effet de perdre la forme physique durement acquise durant l’année… et de prendre du poids. Dans cet article de nutrition « spécial Noël », je vous invite à une réflexion sur l’alimentation consciente et intuitive, qui devrait vous permettre de vous reconnecter à l’essentiel.
Un équilibre propre à chacun
Si la peur de briser votre balance vous empêche de goûter au délicieux sucre à la crème de grand-maman, il est temps de remettre les pendules à l’heure.
Bien qu’elle dépende de plusieurs facteurs, la prise de poids est, au final, le résultat d’un déséquilibre entre les apports (calories ingérées) et la dépense (calories dépensées). Lorsque notre poids est en équilibre, c’est que nous mangeons globalement la quantité dont notre corps a besoin pour assumer ses fonctions vitales et ses activités courantes (marcher, travailler, manger, s’entraîner, etc.). En contrepartie, lorsque les apports sont plus grands que la dépense, le corps fait des réserves sous forme de matières grasses.
Par ailleurs, il est bien difficile d’avoir une idée précise du nombre de calories à ingérer en une journée pour atteindre un parfait équilibre entre nos besoins et notre dépense. Pourquoi ? Parce que le nombre de calories dont une personne a besoin chaque jour dépend de plusieurs éléments : son métabolisme, d’abord, qui est influencé par son sexe, son âge, son poids, son niveau d’activité physique et sa masse musculaire, et dans un deuxième temps, son niveau d’activité physique quotidien. Il est donc normal que vous n’ayez pas les mêmes besoins énergétiques que vos proches. Et, suivant la même idée, vous ne pouvez pas vous fier aux autres pour calculer vos propres apports alimentaires.
Écouter son corps
Faut-il alors vous mettre à tout calculer pour vous assurer de ne jamais dépasser vos besoins? Surtout pas! Principalement parce qu’il est difficile de savoir exactement quelle quantité de calories vous devez ingérer chaque jour, et qu’à long terme, cela peut entraîner des comportements malsains et obsessifs envers l’alimentation, comme de la restriction, de la frustration, de la culpabilité et une diminution du bien-être général.
Détrompez-vous, je ne suis pas en train de vous proposer de manger à outrance, mais plutôt d’utiliser votre corps comme outil de mesure afin de savoir quelle quantité de nourriture vous devriez manger au quotidien. (Il n’a l’air de rien comme ça, mais le corps est bien plus précis que n’importe quel gadget à la mode en matière d’évaluation des besoins.) Le principe de cette technique consciente qu’on nomme l’alimentation intuitive est d’écouter nos signaux de faim et de satiété et de laisser nos préférences alimentaires dicter nos apports, en toute simplicité et respect de soi-même. Loin d’être un régime, l’alimentation intuitive est une façon de s’alimenter qui repose sur 10 principes. Sans entrer dans le détail de chacun, je vous en présente quelques-uns pour vous initier à ce cheminement et vous donner le goût de prendre le temps d’apprécier chaque bouchée.
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Tenez-vous loin des diètes populaires et n’excluez pas d’aliments. Cela vous aidera à cesser de vous empêcher de manger certains aliments (la fameuse restriction!), au point où lorsque vous baissez la garde et lâchez prise, vous n’êtes plus capable de vous arrêter et vous mangez jusqu’à en avoir mal au cœur. Apprenez plutôt à vous ouvrir à vos préférences alimentaires et à vos envies au quotidien. Si vous vous donnez « l’DOUA » de manger du chocolat, votre consommation en sera d’autant plus modérée et vous l’apprécierez davantage!
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Apprenez à respecter votre corps et ses besoins. Cela vous aidera à mieux choisir les aliments que vous mangez et à reconnaître graduellement ce qui vous fait davantage plaisir. Vous ferez notamment plus de liens positifs entre un repas équilibré et votre bien-être intestinal, en constatant par exemple comment une grosse frite avant l’effort peut gêner votre performance comparativement à un bol de yogourt et de fruits frais. Cela signifie également que tous les aliments auront une place de choix dans votre assiette et que vous réaliserez que les aliments malsains sont meilleurs avec modération.
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Écoutez vos signaux de faim et de satiété. La vraie faim, qu’on reconnaît par des symptômes physiques comme les maux de tête, une baisse d’énergie ou l’apparition de gargouillements, est le meilleur indicateur qu’il est temps de manger. Avant de le faire, prenez un instant pour vous demander où vous vous situez sur une échelle de 1 (pas faim) à 5 (très faim), et adaptez votre consommation en fonction du chiffre obtenu. Selon cette même logique, à mi-chemin du repas, demandez-vous si ce chiffre a changé. Si vous étiez à 4 au début du repas et que vous ressentez maintenant un 1, cela signifie sans doute que vous avez suffisamment mangé. Je vous conseille de privilégier de plus petites assiettes et surtout de prendre au moins 15 minutes pour manger, afin d’être plus à l’écoute de ces signaux.
La période de Noël est un excellent terrain de jeu pour expérimenter ces quelques principes. Lorsque vous angoisserez devant le buffet, demandez-vous à combien sur l’échelle se situe votre niveau de faim, et surtout quels aliments vous feraient réellement plaisir à ce moment précis. Mangez de plus petites portions de ces aliments et, surtout, prenez le temps de les apprécier en les partageant avec les gens que vous aimez. Ne vous en faites pas trop si vous mangez un peu plus que la normale certains soirs, et rappelez-vous que c’est la constance au quotidien qui vous apportera santé et bien-être le reste de l’année.
À travers tous ces soupers, prenez aussi du temps pour festoyer différemment, par exemple en faisant des activités sportives à l’extérieur, en lisant un livre, en apprenant le tricot ou en vous embarquant dans un petit camp cycliste au Vélo Cartel… Joyeuses Fêtes dans le plaisir!