Nouveau mouvement qui nous invite à prendre conscience de nos dépendances, le Défi OcSobre est l’occasion parfaite pour parler d’alcool et de performances sportives. Loin de nous l’idée de vous faire la morale et de vous inciter à ne plus boire une goutte. Vos habitudes vous appartiennent.
Cela dit, plus les recherches avancent, plus la liste des effets néfastes de l’alcool sur les performances sportives s’allonge. Alors avant de commander votre deuxième ou troisième pinte la veille d’une épreuve, voici ce que vous devriez savoir, afin de prendre une décision éclairée.
Un lendemain de brosse dure jusqu’à… 4 jours et vous fait temporairement vieillir de 12 ans
La liste des recherches sur les effets de la consommation d’alcool sur les performances sportives est impressionnante. Mais jusqu’à récemment, on n’avait pas mesuré avec des éléments objectifs la durée de ces effets néfastes.
Grâce aux données recueillies par l’équipe des bracelets connectés Whoop, on sait désormais que l’ivresse, même modérée, peut affecter nos qualités sportives pendant 4 jours.
Ce n’est pas le cas pour tout le monde, et certaines personnes récupèrent plus rapidement que d’autres. Comme pour tout ce qui touche à la génétique, nous ne sommes pas tous égaux devant les effets de l’alcool.
Dans l’étude de Whoop, menée auprès d’athlètes universitaires (donc jeunes, fringants, et capables de se remettre d’une cuite dans le temps de le dire), 30 % montraient encore des signes vitaux témoignant d’une forme diminuée après 48 heures. Au troisième jour, ils étaient 19 %. Et 7 % au quatrième jour.
Si on se fie aux données, en termes de forme physique et de récupération, un lendemain de brosse équivaut à vieillir de 12 ans, pour quelques jours.
Vous ne pouvez pas «carboloader» à la bière
Vous avez laissé de côté les frites au profit d’une salade, mais vous vous dites qu’après tout, une bière de plus, c’est encore un bon moyen de remplir votre réservoir de glycogène pour la petite compétition du lendemain.
Or, ça ne fonctionne pas comme ça.
L’énergie (les calories) qu’absorbe votre corps sous forme alcoolisée n’est malheureusement pas transformée comme celle des glucides que vous mangez, et plutôt que d’alimenter votre réserve de glycogène, et donc vos muscles, ce sont plutôt vos réserves de gras qui en profitent. Plus simplement : les glucides de votre IPA ont plus de chances de faire augmenter votre masse adipeuse que de vous apporter les nutriments nécessaires pour fournir d’importants efforts.
Comme si ce n’était pas déjà assez, sachez que l’alcool nuit aussi à l’absorption de nombreux nutriments, comme les vitamines B1 (qui aide à métaboliser la nourriture et à la production d’hémoglobine), B12 (essentielle aussi au transport de l’oxygène dans le sang, vers vos muscles), de même que l’acide folique et le zinc.
L’alcool nuit à la récupération
Sommeil de mauvaise qualité, déshydratation, perte de capacité aérobique (jusqu’à 11 %), fréquences cardiaques plus élevées au repos : on n’est plus dans la cueillette d’indices afin de démontrer que trop d’alcool nuit à la récupération. Les preuves sont simplement accablantes.
Vous n’êtes pas convaincu?
Alors sachez que l’abus de boisson nuit aussi à la réparation musculaire (surtout si vous omettez de bien vous hydrater et manger après un entraînement pour vous garrocher sur une pilsner). Réduction de la production de testostérone, de l’hormone de croissance (toutes deux essentielles à la reconstruction des fibres musculaires endommagées par l’effort) et réduction des réflexes complètent le portrait.
Évitez les abus
Maintenant que vous savez tout cela, il est probable que vos habitudes changent un peu. Au moins dans les jours précédant vos grosses sorties et des événements importants au calendrier.
Un verre de vin ou une petite bière ne vous feront pas de grand tort. Mais avant de commander une consommation de plus, demandez-vous si vous n’êtes pas, du même coup, en train de sacrifier tous vos efforts nutritionnels et d’entraînement des derniers mois, le temps de prendre un petit coup.