Dans le domaine sportif, la confiance en soi est un des principaux facteurs psychologiques qui différencient les athlètes couronnés de ceux qui obtiennent de moins bons résultats. Car même si on est très doué, un manque de confiance peut nous empêcher de réaliser notre plein potentiel. En effet, comment peut-on s’attendre à donner un bon rendement quand on remet en question nos capacités? On vous révèle de précieux secrets pour cesser de douter, ou du moins pour croire en notre faculté de nous améliorer.
La confiance en soi, c’est quoi?
La confiance en soi (ou perception d’efficacité personnelle) désigne les croyances qu’une personne entretient à l’égard de sa capacité à exécuter une action (ou plusieurs) dans le but de réaliser un objectif. Elle ne repose pas sur une évaluation rationnelle de nos compétences, mais plutôt sur ce qu’on croit pouvoir faire de nos capacités dans différentes situations. Elle détermine la façon dont on pense, réagit et se comporte.
Notre niveau de confiance peut varier non seulement dans différentes sphères de notre vie (travail, sport), mais aussi dans diverses facettes d’une même activité. Prenons le vélo : un cycliste pourrait se sentir confiant lors d’un sprint, mais beaucoup moins lors d’une longue montée.
Peut-on développer sa confiance en soi?
Oui, mais elle demeure fragile. Maintenir une forte confiance en soi est difficile du fait qu’elle se construit et se modifie en grande partie sur la base de succès passés. Une seule mauvaise performance, autant en compétition qu’à l’entraînement, peut venir l’ébranler. Puisqu’elle peut fluctuer, il est important de mettre en place des stratégies pour favoriser sa constance et sa robustesse.
Par où commencer?
Différentes facettes de la confiance peuvent être ciblées. Le choix dépend de votre calendrier sportif. Si vous êtes en saison morte ou tôt en présaison, vous concentrez probablement vos efforts sur votre développement global. En ce sens, il est pressant d’accroître votre confiance en votre capacité à vous développer, c’est-à-dire à apprendre et à vous améliorer.
Comment peut-on accroître sa confiance en sa capacité à se développer?
Ça part de notre mentalité. Il est préférable de prioriser une mentalité qui soutient la croissance (growth mindset) plutôt qu’une mentalité fixe (fixed mindset).
Comme le souligne Carol S. Dweck, professeure de psychologie sociale à l’Université Stanford et auteure du livre Mindset : The New Psychology of Success, il existe deux types de mentalité.
D’abord, la mentalité fixe. Les personnes qui en sont dotées croient que leurs habiletés et leurs talents sont des traits innés et figés. Elles ne se permettent pas le luxe de «devenir» bonnes : elles doivent déjà «être» bonnes. Elles s’investissent dans des défis qui sont à leur portée et qui leur permettent de démontrer leurs capacités. Par exemple, elles préfèrent réaliser des types d’entraînements qu’elles connaissent, dans lesquels elles excellent déjà. Elles utilisent leurs résultats pour se valoriser. Lorsque les entraînements demandent trop d’efforts ou une prise de risques, elles perdent tout intérêt par peur de nuire à leur image. Ces personnes craignent l’échec.
À l’inverse, il y a la mentalité de croissance. Les personnes qui la possèdent croient que leurs habiletés et leurs talents peuvent être développés. Pour elles, le succès repose moins sur la perfection ou les résultats que sur l’apprentissage, la persévérance et l’effort. Par exemple, elles adorent les entraînements qui les sortent de leur zone de confort. Elles aiment prendre des risques et n’ont pas peur de l’échec. Pour elles, échouer est une occasion d’apprendre et de s’améliorer.
Par conséquent, attaquer ses entraînements avec une mentalité de croissance, c’est être ouvert à évoluer, à s’explorer, à se dépasser et à visiter des zones inconnues en nous, et ce, sans être habité par la peur d’échouer. Cette mentalité nous permet de mieux gérer l’inconnu, les obstacles, les défis ou la pression qui peuvent potentiellement nous déstabiliser.
Comment peut-on favoriser une mentalité de croissance?
En cultivant une bonne conscience de soi. On doit être attentif à nos pensées et à nos émotions afin de déterminer si on a davantage une mentalité fixe ou de croissance (oui, il est possible d’avoir les deux, mais l’une est toujours dominante).
On veut aussi apprendre à se parler (ou à penser) de manière plus productive. Les stratégies pour y parvenir consistent notamment à :
- reconnaître nos imperfections, nos erreurs
- remplacer le mot échec par le mot apprentissage
- privilégier l’apprentissage par rapport à la réussite du premier coup ou l’obtention de l’approbation des autres
- prendre des risques en se donnant le droit à l’erreur
- privilégier le progrès, le développement d’aptitudes et la pratique dans des zones inconfortables plutôt que la perfection
- utiliser le mot encore (comme dans la phrase : «Je n’ai pas encore maîtrisé cette technique»)
En résumé, la confiance en soi est fragile, mais on peut la développer. Si on se trouve dans une phase de développement, il est important de miser sur la construction d’une forte confiance en notre capacité à nous améliorer. Pour ce faire, on doit prioriser une mentalité de croissance, qui non seulement nous permettra d’investir nos énergies dans notre apprentissage et le développement de nos compétences, mais nous amènera à nous sentir plus confiant peu importe ce qui arrive.
Lectures suggérées
Carol S. Dweck, Mindset: The New Psychology of Success (2e éd.), New York, Ballantine Books, 2016.
Robin S. Vealey, «A periodization approach to building confidence in athletes», dans Journal of Sport Psychology in Action, vol. 1, no 12, 2018.