En vélo, on s’identifie souvent à un groupe, une gang, un club, parfois même une équipe. Si le terme collectif est rarement utilisé pour nommer une bande de chums qui roulent ensemble, c’est pourtant ce que Charles Ostiguy a créé, il y a cinq ans. L’objectif était simple : il voulait se retrouver avec des gens qui partageaient son amour du vélo. Inspirant, n’est-ce pas?
Travailleur autonome, Charles ne chôme pas. En plus de gérer ledit Collectif, il s’occupe de son nouveau brand, Patio Surf, et coanime et coproduit le balado Radio Bidon. Père, athlète accompli et chum dévoué, il nous a accordé quelques minutes pour discuter vélo, emploi du temps et projets parallèles.
Propos recueillis par Mathieu Bélanger
Commençons par une question facile : quels bikes roules-tu?
Parlee Altum Disc, Parlee Chebacco, Pivot Mach 5.5.
Qu’est-ce que tu faisais avant de faire du bike?
Du kayak d’eau vive.
Quand as-tu commencé le bike?
Quand j’étais enfant, un peu comme tout le monde. Mais de façon plus sérieuse il y a environ 15 ans.
Pourquoi t’es-tu tourné vers le bike?
À cause de la facilité. J’aime sortir de la maison et embarquer sur mon bike au lieu de devoir me déplacer pour pratiquer un sport, comme l’exige le kayak.
Pourquoi as-tu voulu fonder ta propre équipe de bike?
En 2007, je m’étais d’abord inscrit dans une équipe (Brunet) pour faire de la course avec d’autres cyclistes. Au terme de la première saison, j’ai constaté que j’avais pas mal roulé tout seul… J’ai donc décidé de rassembler des amis, du monde avec qui je roulais, et de partir notre truc, qui allait devenir Archibald Genetik.
Comment est-ce qu’Archibald Genetik s’est transformé en Collectif Parlee?
Archibald Genetik était une équipe de course traditionnelle, avec des commanditaires, du monde habillé pareil et l’espoir de performer aux courses. Sauf que ce n’était pas exactement ce que je souhaitais. Je voulais me retrouver avec des gens qui partageaient mon amour du vélo, qui l’avaient intégré comme un mode de vie; la course devenait pratiquement secondaire. Parallèlement, j’étais devenu le représentant de la marque Parlee, et je cherchais un véhicule pour la faire connaître. Le Collectif est né comme ça : c’est une combinaison du style de vie cycliste d’un groupe de rouleurs de diverses origines et du besoin de faire la promotion d’une marque.
Comment décrirais-tu le Collectif Parlee à ce moment-là?
Comme un laboratoire. On ne cherchait pas de commanditaires, on se regroupait et on essayait des trucs, comme réaliser des films.
Avec l’évolution des courses sur route au Québec, l’arrivée du gravel et la recrudescence du cyclocross, où est-ce que le Collectif Parlee se situe désormais?
Le choix de participer ou non à un événement doit être basé sur le plaisir, l’envie d’y être. Si on tripait encore beaucoup sur les courses sur route, on en ferait encore plein. Cela dit, sortir des routes pavées nous convient pas mal bien.
En 2017, tu as commencé à parler de Patio Surf. Un brand obscur dont personne ne comprenait vraiment la teneur. C’est seulement cette année que les choses se sont concrétisées. Les premiers kits Patio Surf (qui a rapidement été surnommé Team Patio) ont vu le jour. Peux-tu nous expliquer exactement ce que c’est?
Surfer le patio, c’est refaire le monde entre amis en prenant une bière autour de l’îlot de cuisine. C’est tout et juste ça. Je veux qu’on mette l’accent sur le plaisir de se retrouver en gang, sur l’importance de ne pas se prendre au sérieux et d’avoir du fun intelligent.
De fil en aiguille, tu t’es mis à coanimer et coproduire un balado avec un autre membre du Collectif (et collaborateur du blogue Vélo Cartel), David Desjardins. Les entrevues sont bien menées et des cyclistes de niveau international y participent souvent, comme Pauline Ferrand-Prévot ou Michael Woods, après sa troisième place aux Championnats du monde l’automne dernier. Comment vous est venue l’idée de Radio Bidon?
C’est l’idée de David, qui m’en parlait depuis au moins deux ans. Je n’avais pas accroché, mais il a fini par me convaincre. Et heureusement, car c’était une idée lumineuse.
Quel est le but de Radio Bidon?
Se retrouver entre amateurs de vélo pour parler de ce qui nous anime. Les discussions à Radio Bidon sont à peu de chose près les discussions qu’on a dans la vraie vie. L’autre objectif est de continuer à faire circuler le nom du Collectif Parlee.
Comment réussissez-vous à obtenir des entrevues avec des vedettes telles que Pauline Ferrand-Prévot, étant donné votre taille ou votre rayonnement?
C’est d’une facilité déconcertante. Les pages Web des athlètes comportent souvent des liens pour joindre leurs attachés de presse. L’époustouflant réseau de contacts de mon collègue David est aussi très précieux.
Est-ce que les podcasts, ça marche en 2018?
10 000 écoutes la première année, des commanditaires : je dirais que oui. Ça prend de la qualité sonore, toutefois. Il y a trop de balados qui sonnent mal et dont on se tanne rapidement.
Y a-t-il du nouveau de prévu en 2019 pour Radio Bidon?
On continue sur notre lancée, avec possiblement des émissions enregistrées lors d’événements, comme on a fait au Tour de Beauce cette année. L’agenda n’est pas coulé dans le béton, on se laisse guider par l’actualité et les idées des trois lurons que nous sommes, avec le journaliste sportif Simon Drouin.
Si vous voulez en savoir plus sur les projets de Charles, je vous invite à suivre la page Facebook du Collectif Parlee ou encore leur page Instagram.
Pour écouter les épisodes de Radio Bidon, rendez-vous sur leur page Soundcloud ou sur iTunes.
Sinon, vous risquez de croiser Charles au Vélo Cartel, dans les trails des Sentiers du Moulin ou encore dans une course de cyclocross près de chez vous.
Vous pouvez également visiter le site patiosurf.com pour découvrir les vêtements du Collectif Parlee et d’autres accessoires de bike.