Étrangement, malgré la clémence de la météo, l’été ou le début de l’automne sont parfois des périodes plus difficiles pour réaliser des entraînements bien structurés.
Répéter le même segment en côte jusqu’à l’explosion des jambes semble bien peu attirant lorsqu’on a aussi la possibilité d’une sortie tempo qui nous amène aux confins de la campagne environnante, le soleil et le vent nous caressant la peau. Surtout si, en plus, des amis partent rouler au même moment.
Sauf qu’il y a moyen de combiner plaisir et discipline lors de nos longues sorties en groupe. Mieux encore, certains terrains se prêtent parfaitement à la simulation de course. Et comme l’effet d’entraînement et le désir de dépassement ne sont jamais plus grands que lorsqu’on se mesure aux autres, sur le même terrain, ces séances peuvent être extrêmement profitables.
Voici trois suggestions de défis à accomplir en groupe, dans la région de Québec. Et si vous êtes seul, des segments Strava existent pour ces trois parcours. Vous pourrez alors vous mesurer aux autres, et à vous-même, de manière virtuelle.
Simulation de course autour du lac Saint-Joseph
Avec un peu plus de 26 km de route vallonneuse, souvent exempte de trafic automobile, le tour du lac Saint-Joseph est l’un des parcours les plus agréables pour jouer à s’observer, user les autres et s’attaquer à répétition, sauter dans les roues et contrer jusqu’à faire rompre l’élastique pour mieux s’enfuir à son tour.
On s’y rend par le chemin de son choix. L’idéal est de placer ce segment au milieu d’une longue sortie, et d’allonger le retour. Faites-en une grosse intensité au milieu d’une séance peinarde, en longueur. Ou ajoutez-y un retour par Pont-Rouge, puis simulez un contre-la-montre en solo ou en équipe dans le Petit-Capsa, ou le rang des Mines. Depuis la ville, vous aurez cumulé plus de 120 bornes, avec le tiers en efforts intenses.
Quel sens est le plus difficile autour du lac? Voilà l’objet d’un débat sans fin. Plutôt que de statuer, on a envie de proposer le plus sécuritaire, et celui qui présente le parcours le plus intéressant pour ce genre d’effort : le sens horaire. Ainsi, à partir de Duchesnay, on est presque seul au monde, et on aura amplement le temps de se relancer avant d’apercevoir le premier arrêt obligatoire.
Ici, l’objectif est simple : fausser compagnie à ses acolytes du moment. Qui saura imposer un rythme d’enfer, faisant péter les autres? Qui profitera d’une série de bosses pentues pour s’évader?
Soyez tout de même prudents, et faites du premier arrêt obligatoire votre ligne d’arrivée. On n’est pas en circuit fermé ici. Restez attentifs et respectez les autres utilisateurs de la route. Mieux vaut rentrer en un seul morceau – et sans avoir foutu la frousse de sa vie à un automobiliste dans son bon droit – que de remporter un KOM ou les championnats du monde du mercredi soir.
KOM Saint-Achillée
À 25 km du centre-ville, sans grand trafic une fois passés la carrière et le karting, la montée vers Saint-Achillée est un indémodable. Vous pouvez en faire une course, c’est un grand classique : le premier à mettre une roue sur la terre, lorsque la route bitumée prend fin, remporte les honneurs.
Ici, on monte, mais pas seulement. Il y a des replats, quelques descentes. Il faut donc se lever sur les pédales et tout donner après avoir basculé au sommet des montées. Ça démarre rudement. Ne donnez pas tout en partant, mais ne vous laissez pas distancer non plus : les puncheurs pourraient vous faire mal dans les premières bornes, et vous obliger à y laisser trop de précieuses cartouches. Mais si vous êtes du genre Tom Dumoulin, donc capable de tirer lentement le câble pour revenir vers les attaquants, avec patience et constance, laissez-les faire sans non plus les perdre de vue, puis réduisez leurs prétentions à néant passé le petit pont de bois, tandis qu’ils agoniseront dans la dernière montée, peu abrupte, mais très longue.
En solo, vous avez le choix. Soit c’est vous contre les centaines de cyclistes qui sont passés avant, et vous pressez le bouton LAP sur votre Garmin et tentez de battre le temps cible du KOM, soit vous en profitez pour faire des intervalles dans la montée. Des 15-30 jusqu’à la ferme bio, des 30-30 jusqu’au pit de sable, etc. Ce n’est pas parfait, le terrain ne coopère pas toujours et retombe à plat au mauvais moment, mais c’est quand même moins ennuyant que de refaire la même bosse à répétition. Et c’est surtout beaucoup mieux que de ne pas faire ses intensités du tout.
Une échappée ou un CLM vers le nord
De la Grande-Ligne, à Lac-Delage, jusqu’à l’entrée du Parc national de la Jacques-Cartier, c’est plus de 35 km de contre-la-montre qui vous attendent, avec quand même de petites pauses lors des rares arrêts obligatoires, à peu près au milieu du parcours.
En allant vers le nord, vous aurez droit à une longue montée, après la station-service et le McDo. Mais aussi à un beau moment de quasi-solitude, puisque la route, autrefois l’unique voie menant au parc des Laurentides, a été «remplacée» par l’autoroute qu’elle longe. Reste une belle bande d’asphalte et surtout un accotement très large qui permettent amplement de pratiquer ses efforts en solitaire, ou en groupe lorsqu’on souhaite simuler une échappée.
La section sur la Grande-Ligne est un peu moins accueillante et plus passante, mais si on est seul, elle se fait très bien en contre-la-montre, et permet de faire deux efforts différents à la suite.
Au retour, arrêt obligatoire chez Pascal Le Boulanger pour un café et une pâtisserie. Ou pour remplir les bidons, puisqu’il y a une cruche d’eau à votre disposition à l’intérieur.
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